Depuis 1850 environ, l’humanité a commencé à utiliser les énergies fossiles, Charbon, pétrole, gaz. Nous avons déjà brûlé l’équivalent de 10 fois le volume du lac Léman (soit 900 kilomètre cube). Chaque jour, les humains « boivent » davantage de pétrole que d’eau : à peu près 5 litres par habitant. Mais c’est très mal distribué : un Suisse en boit 10 à 15 litres, et un africain moins d’un litre.
Nous sommes devenus maladivement dépendants des énergies fossiles : le 85 % des activités humaines dépendent d’elles. Si elles disparaissent, c’est le chaos total. La machine humaine s’arrête. Plus de bateaux ou d’avions, plus d’habits, moitié moins de nourriture, plus de chauffage, plus de transports. Nous sommes des drogués des énergies fossiles. Et comme toute drogue, cela finit mal.
En effet, toutes ces énergies fossiles émettent du CO2, qui agit comme un isolant thermique dans l’atmosphère. La chaleur reçue du Soleil ne peut plus s’échapper. La température augmente. Les émissions de CO2 sont déjà responsables de l’augmentation moyenne de 1.2 °C sur Terre, qui fait fondre nos glaciers et les banquises, et permet aussi à l’atmosphère de transporter davantage de vapeur. Les pluies sont plus violentes, les phénomènes météorologiques extrêmes (inondations, ouragans) deviennent plus courants. Les canicules et les incendies augmentent partout.
Si nous brûlons encore toutes les énergies fossiles qui nous restent (charbon, schistes bitumeux, gaz, pétrole), l’augmentation de température atteindra plus de 3 degrés à partir de 2050 soit dans 28 petites années, et 8 degrés en 2100. Cette augmentation massive de température va rendre impossible la vie humaine sur une large portion des surface émergées.
Plus de 2 milliards de personnes dans le monde ne pourront plus vivre à cause de la chaleur excessive ou des inondations, et devront fuir. La tragédie, c’est que la majorité de ces gens vivent dans des régions pauvres qui consomment très peu d’énergies fossiles. Et c’est là la grande injustice de la crise climatique : ce sont ceux qui sont le moins responsables qui souffrent le plus.
Michée 6:8 nous dit : ce que le Seigneur attend de toi, c’est que tu pratiques la justice… en tant que chrétiens, nous ne pouvons pas nous soustraire à cette injustice et devons la combattre.
Le reste de l’humanité sera confrontée à des problèmes gigantesques : effondrement des rendements agricoles, sécheresses récurrentes, incendies incontrôlables. La Vallée de Joux ne sera pas épargnée. L’eau va manquer de plus en plus. Les forêts deviendront très exposées aux incendies et aux maladies. La production laitière va aussi souffrir.
Et le plus grave, ce sera l’extinction de la plupart des espèces vivantes de la Planète, par la destruction des écosystèmes terrestres et marins. L’augmentation de température sera si rapide que les espèces ne pourront ni s’adapter, ni fuir.
Le futur que je vous dessine vous paraît exagéré ? Ce sont les prévisions officielles du dernier rapport du GIEC, qui rassemble la quasi-totalité des spécialiste du climat au niveau mondial. En Février, le GIEC a à nouveau averti l’humanité : il reste quelques années pour agir. Après, tout va s’accélérer et il sera trop tard.
Y a-t-il une issue ?? Peut-on arrêter cette machine infernale, cette grande injustice sur les pauvres, sur la Nature et sur nos descendants ? Oui. Il faut abandonner le plus rapidement possible les énergies fossiles. Plus de pétrole, plus de diesel, plus d’essence. Plus de gaz naturel. Plus de charbon. C’est la seule issue. Nous ne sommes pas à l’abri d’un miracle, mais Dieu ne nous soustrait généralement pas aux conséquences de nos égarements ici-bas. C’est donc à nous d’agir.
Mais nous aurons toujours besoin d’énergie… La transition énergétique c’est abandonner les fossiles et n’utiliser plus que des renouvelables, et les développer. C’est une nécessité vitale.
Est-ce possible de remplacer les fossiles par des renouvelables ?
Oui ! nous avons toute la technologie pour produire de l’énergie propre et durable en grandes quantités. Nous pouvons nous passer des fossiles et continuer à fonctionner comme civilisation, sans nous effondrer. Par exemple, si l’entier de la mobilité individuelle suisse passe à l’électrique (55 milliards de km par an, moyenne de consommation de voiture électrique de 15 kWh pour 100 km donc 8.25 TeraWh d’énergie), il suffirait de couvrir le 15 % des toits de panneaux solaires pour produire l’énergie nécessaire (calcul : 200 kWh par m² de panneaux produits par an en Suisse, donc 41.25 km² sont suffisants, soit 15 % des 270 km² de toits suisses).
Par contre, cette énergie sera moins abondante, donc plus chère. Il est impossible de conserver notre consommation actuelle, et à un prix si bas. Nous allons devoir revoir notre consommation d’énergie à la baisse, et payer notre énergie plus cher.
Et c’est là que nous avons besoin de Dieu.
Qui veut renoncer ? Qui veut arrêter de prendre l’avion ? Qui veut payer davantage ? Qui veut prendre une petite voiture à la place du modèle XXL ? Misérable nature humaine !!!
Ce chemin vers le renoncement, vers le partage et vers le « moins » sera possible uniquement avec un changement de coeur. Durant des siècles, nous avons appris à amasser, à produire toujours plus, à aller toujours plus loin, plus vite. Nous devons abandonner tout cela. Nous sommes convaincus que réduire nos biens cela va nous rendre malheureux. Nous devons éradiquer ce mensonge.
Et c’est là où l’action du Seigneur peut faire une grande différence dans nos vies. J’aimerais mentionner trois points qui peuvent vraiment nous aider à rentrer dans cette transition de coeur :
La première, c’est la grâce, celle qui nous fait vivre par passion et non pas par obligation. Nous sommes prêts à renoncer lorsque cela devient une joie de le faire. Qu’est-ce qui motive cette grâce ? C’est l’amour. Nous renonçons par amour pour nos prochains, les suivants. Par amour pour Dieu, par amour pour sa création.
La deuxième, c’est de réaliser et vivre l’abondance de Dieu. C’est passer d’une mentalité de manque à une mentalité d’abondance. Oui, nous avons assez, nous pourrions avoir plus mais cela ne nous intéresse pas, nous sommes heureux avec ce que nous avons. Résister à la tentation des possessions matérielles, du toujours plus. Dieu est un Dieu d’abondance, sa création est généreuse.
La troisième, c’est la reconnexion avec la nature.
- Se reconnecter avec sa richesse et sa beauté. Vivre la nature comme un lieu d’émerveillement.
- Se reconnecter avec le créateur, vivre la nature comme un lieu de rencontre avec Dieu.
- Se reconnecter avec notre interdépendance à elle pour notre vie.
Concrètement, ce que le Seigneur attend de nous, c’est que nous pratiquions la justice. Et que nous agissions. Les actions sont multiples pour supprimer les énergies fossiles de nos vies : dans l’habitat, se chauffer à la biomasse (bois, pellets) et virer son brûleur à gaz ou à mazout. Couvrir son toit de panneaux solaires pour produire pour soi et pour son quartier. Dans les transports, passer à la voiture électrique rechargée avec du courant vert. Prendre les transports publics lorsque c’est possible. Dans les achats, acheter de seconde main, réparer au lieu de jeter, acheter des produits locaux. Dans la nourriture, baisser sa consommation de viande et manger de la viande produite dans sa région avec des fourrages exclusivement du lieu. Dans les vacances, laisser tomber l’avion et préférer le train ou une voiture bien remplie, et partir très loin seulement quelques fois dans sa vie. Ces mesures permettent de baisser notre consommation de fossiles de 70 à 80 %. Si tout le monde s’y met, le problème sera réglé ! Nous, chrétiens, montrons l’exemple et faisons envie à nos voisins et amis